Nouvelles syndicales et professionnelles

Association de Québec
une activité de speed dating pour la médecine familiale

Nathalie Vallerand | 1 mai 2025

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Renaud

Pour promouvoir la médecine familiale, l’Association des mé­decins omnipraticiens de Québec (AMOQ) a eu l’idée d’organiser une séance de « rencontres express » (speed dating) entre des étudiants en médecine et des médecins de famille pratiquant dans différents milieux. L’événement, qui a eu lieu pour la deuxième année en février dernier, a été préparé en collaboration avec le Groupe d’intérêt en médecine familiale (GIMF) de l’Université Laval.

« La polyvalence est la principale raison pour laquelle de nouveaux médecins choisissent la médecine familiale. Notre objectif dans l’activité de speed dating est donc de mettre en lumière cet avantage », explique le Dr Pascal Renaud, président de l’AMOQ, qui a lui-même parlé de sa pratique à l’urgence au cours des rencontres. Les six autres médecins présents cette année représentaient plusieurs volets de la médecine familiale : psychogériatrie, soins palliatifs et aide médicale à mourir, hospitalisation, obstétrique, médecine spor­tive, pratique en GMF et collaboration avec une infirmière.

L’événement, qui pouvait accueillir 60 étudiants, affichait complet bien avant la fin des inscriptions. Pourquoi cet engouement ? « Pour les étudiants du préclinique, les occasions de rencontrer autant de médecins d’expérience lors d’un seul événement sont plutôt rares, répond Amélie Lepage, coprésidente du GIMF et étudiante en troisième année. Alors, avoir la chance de discuter avec des “patrons”, c’est vraiment intéressant. » Pour sa collègue coprésidente, Éloïse Thomas, la découverte de diverses pratiques est le point fort de cette activité. « Les étudiants sont regroupés en équipe de sept ou de huit et ils ont quinze minutes pour échanger avec chaque médecin », indique celle qui en est à sa deuxième année de médecine.

Lepage

Des découvertes qui surprennent

Les étudiants, qui n’ont pas encore fait de stages, sont souvent étonnés de tout ce qu’un médecin de famille peut faire dans un milieu comme l’urgence. Par exemple, il peut drainer un abcès ou installer un drain thoracique chez un patient qui a un pneumothorax, mentionne le Dr Renaud. « Plusieurs étaient contents de l’apprendre, et c’est peut-être ce qui les incitera à envisager la médecine familiale. »

Le Dr Renaud s’est par ailleurs amusé à demander aux étudiants quel pourcentage des médecins de l’urgence sont des omnipraticiens. « La majorité a répondu 30 % ou 40 % alors qu’il s’agit de 85 %. Cette question leur a permis de constater combien les omnipraticiens sont importants pour le réseau de la santé, car ils sont partout. »

A-t-il lui-même été étonné par les questions des futurs médecins ? « Oui et non. J’ai été interrogé sur la rémunération, le nombre de patients que je voyais chaque jour, les cours à suivre pour travailler à l’urgence. Mais ce qui m’a le plus surpris, c’est de me faire demander si les médecins qui exercent en milieu hospitalier peuvent obtenir du soutien de l’établissement dans leur pratique. J’ai trouvé qu’il y avait une certaine maturité dans cette question. »

Thomas

Avoir l’heure juste

L’initiative de l’AMOQ a permis aux étudiants d’avoir l’heure juste. « Il y a beaucoup d’idées préconçues et de dénigrement envers la médecine familiale, remarque Amélie Lepage. Mais quand on participe à cet événement, on constate toute la diversité de cette spécialité qui mérite d’être considérée. » La possibilité de moduler sa pratique en fonction de ses champs d’intérêt est un grand avantage, souligne pour sa part Éloïse Thomas qui se verrait bien faire de l’obstétrique et de l’aide médicale à mourir en plus de la prise en charge.

« Si davantage d’étudiants de l’Université Laval choisissent la médecine familiale, nous aurons la prétention de dire que nous avons contribué à ce changement-là », conclut le Dr Renaud, qui souhaite que le projet de son association inspire des collaborations semblables dans d’autres régions.