La réforme du système de santé et de services sociaux au Québec, dit-elle, a mené à la création d’établissements régionalisés responsables de larges territoires. Ce qui a eu pour conséquences d’éloigner les gestionnaires des réalités de certains milieux et de leurs enjeux d’intégration.
« Pour remédier à cette situation, nous organisons des journées scientifiques rassemblant des dizaines de professionnels de la santé, d’intervenants, de gestionnaires et de patients pour discuter d’initiatives que l’on pourrait déployer afin de mieux servir notre population », indique la Dre Beaulieu, qui est aussi directrice adjointe du programme de résidence au Département de médecine de famille et de médecine d’urgence à l’Université de Sherbrooke.
L’une de ces récentes initiatives, présentée en avril dernier, obtient d’ailleurs déjà des résultats probants. Des travailleurs sociaux de la région et des policiers de Sherbrooke ont mis en place l’Équipe mobile d’intervention psychosociale (EMIP). « Depuis la création de cette équipe, le nombre de transports vers l’hôpital a chuté de près de 50 % chez les personnes ayant reçu les services de l’EMIP », indique la Dre Beaulieu. La prise en charge par le milieu communautaire ou par le réseau social a augmenté de 51 %, et l’emploi de la force par les policiers a diminué de 11 %, ajoute-t-elle. Ces résultats ont d’ailleurs fait l’objet d’un reportage dans le quotidien sherbrookois La Tribune, dit-elle.
Pour enrichir ces rencontres interdisciplinaires et partager les expériences, nous invitons aussi des experts d’autres régions. Le Dr Samuel Blain, de Trois-Rivières, expert en médecine de proximité et de dépendance, ainsi que la Dre Marie-Ève Goyer, coordonnatrice médicale au Centre de recherche et d’aide pour narcomanes, à Montréal, figuraient parmi les conférenciers invités en avril 2018. L’Institut souhaite organiser une troisième rencontre au printemps prochain. //