Toutefois, après plus de cinq mois de régime libéral, force est de constater que nous sommes seuls à vouloir mettre la main à la pâte pour faire avancer certains dossiers. En effet, il nous a été pratiquement impossible, à ce jour, d’aborder un autre sujet que l’étalement avec le nouveau gouvernement. Absolument tout est au neutre dans les autres dossiers ! Et le plus triste, c’est qu’en raison de la campagne électorale qui a précédé, rien n’a bougé depuis février dernier dans des dossiers pourtant primordiaux, comme le nouveau cadre de gestion des groupes de médecine de famille (GMF) ou l’amélioration de l’accessibilité en première ligne. Pourtant, ce nouveau cadre de gestion est un dossier où nous semblions tout près d’une entente l’hiver dernier.
Les supercliniques promises par les libéraux pendant la campagne électorale (calquées en grande partie sur celles que notre groupe de travail sur l’accès aux soins de première ligne a proposées dans son rapport publié il y a déjà près d’un an) pourraient déjà être en place si le gouvernement en avait fait une priorité. De plus, on ne parle pas ici de deux dossiers ayant des répercussions financières importantes. Au contraire ! C’est comme si le gouvernement était seulement intéressé par l’atteinte du déficit zéro et les compressions qui l’accompagnent ! Le temps est donc en quelque sorte suspendu depuis des mois au ministère de la Santé et des Services sociaux, à notre plus grande frustration. De notre côté, nous sommes prêts à bouger et à innover afin d’améliorer l’accès aux soins. Malheureusement, le gouvernement ne semble pas partager cette priorité à l’heure actuelle, si on se fie notamment au peu d’empressement dont il fait preuve pour convenir avec nous d’un nouveau cadre de gestion des GMF et, plus largement, pour en arriver à des solutions dans le dossier de l’accessibilité aux soins de première ligne.
D’ailleurs, il serait triste que l’unique projet du gouvernement dans le secteur de la santé soit de couper des budgets et des services. Oui, des économies s’imposent dans la bureaucratie. La diminution du nombre de cadres dans le réseau, l’intégration de certains organismes sous l’égide de l’Institut national d’excellence en santé et en services sociaux (INESSS) et l’abolition d’un lobby inutile et coûteux, comme l’Association québécoise d’établissements de santé et de services sociaux (AQESSS), sont de mise. Il n’en demeure pas moins que les Québécois sont en droit de s’attendre à ce que le gouvernement travaille sur des projets porteurs d’avenir qui vise une amélioration véritable de l’offre de soins. Les médecins omnipraticiens souhaitent travailler en ce sens. Au gouvernement maintenant de montrer qu’il partage ce souhait en se mettant à la tâche dès maintenant.
Le 17 septembre 2014

Le président, Dr Louis Godin |